RUBRIQUE : Société
Mais que fait le consulat du Niger dans la rue d’Aubagne ?
La rue d’Aubagne, c’est un concentré du Marseille populaire. On y trouve des coiffeurs afro, des poubelles recrachant tous les déchets imaginables, des commerçants qui se grillent une clope devant leur échoppe en compagnie du client du matin, des murs tagués et recouverts d’affiches jaunies, des trottoirs si étroits que les passants sont contraints de jouer des coudes, et le soir venu, des armées de rats qui festoient autour des poubelles. Au milieu de tout ça, au numéro 67, une porte étonnamment vierge de toute écriture ou dessin indique sur une plaque en cuivre brillant : « Consulat de la république du Niger ».
→ plus«En soupe, frit, grillé, le poisson c’est bon pour la santé !»
En bas de la Canebière, la Bonne Mère à sa gauche, la mer devant lui, et à sa droite Monsieur le maire. Quelle belle enceinte pour le Vieux-Port de Marseille. Sur le Quai d’honneur, autrement dit le quai principal, une dizaine de pêcheurs vendent leurs poissons, disposés dans des bacs bleus, appelés « bancs » par les marins. Chaque banc porte le nom du bateau et son immatriculation. Pas de réservation pour les emplacements, ce sont les pêcheurs les plus anciens qui occupent la meilleure place. La famille Izzo, pêcheurs de génération en génération depuis 80 ans, est au centre du quai. C’est Jo, le grand-père, qui vend le poisson de son fils et de son petit-fils. Des congres, du merlan, du sar.
→ plusIdées longues, manches courtes
T-shirts à messages. La vitrine de la petite boutique de Kassim en est pleine. Assis sur un des fauteuils orange du magasin, il explique : « Cosma, le graphiste, fait un dessin. Ensuite, on cherche une phrase plus ou moins drôle pour faire passer une idée. » L’aventure commence comme toutes les histoires : par une rencontre. Il y a une dizaine d’années, ce natif du quartier La Castellane, fait la connaissance d’un graphiste parisien venu s’installer à Marseille.
→ plusPoubelle la vie
Ah... Marseille ! Son soleil, sa plage, ses rues dégueulasses. De l’avis des habitants, cette ville est magnifique mais son aspect idyllique est gâché par sa légendaire saleté :
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Argument numéro un des candidats aux municipales l’an passé, la propreté reste, un an après les élections, la préoccupation majeure des Marseillais. Pourtant, chaque année, la communauté de communes (Marseille Provence Métropole) dépense 150 millions d’euros pour le traitement des déchets ménagers. Par habitant, ça fait quand même 169 euros, alors du coup, on espère une ville qui brille. Mais elle reste désespérément sale. Un cantonnier dénonce :
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En effet, l’an dernier, un rapport de la chambre régionale des comptes a pointé du doigt les dysfonctionnements du personnel de MPM en matière de nettoyage. Ce rapport indique notamment que 57% des 3700 agents de la communauté de communes sont affectés à la propreté. Problème, « l’insuffisance du temps de travail » et « l’inadéquation de certains moyens matériels » n’améliorent pas la situation. Derrière ce jargon administratif, un seul constat, la gabegie. Le « fini-parti », institué par l’ancien maire de Marseille, Gaston Deferre, permet aux agents de partir sitôt le travail terminé. Cet accord incite du coup les cantonniers à bâcler leur travail pour débaucher plus tôt. En attendant que les élus trouvent une solution à ce problème, les Marseillais ont les leurs :
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Eric Miguet (EJCM)
Un don qui exige un peu de sang froid
Pas grand monde en arrivant vers 9h30 dans le hall d’accueil. Une flèche indique que les dons de sang mais également de plaquettes se déroulent au fond du couloir à gauche. « C’est la première fois que vous faîtes un don ? », m’interroge la secrétaire derrière son ordinateur. Première question de la matinée mais certainement pas la dernière. Une fois mes nom et prénom déclinés, carte identité à l’appui, on me conduit dans l’espace cafétéria où un questionnaire m’est remis. « Avez-vous subit une greffe de tissus ? Avez-vous voyagé depuis trois mois hors du continent européen ? Avez-vous, au cours des quatre derniers mois, changé de partenaire sexuel (le) ? » Cet interrogatoire sur papier a pour but de cerner le profil ainsi que le parcours médical du donneur.
→ plusHauts comme trois pommes et pros du mulot
Ils sont encore à l’école primaire et viennent du Panier pour participer à l’atelier « Premiers pas sur le net », qui leur fait découvrir une sélection de sites pour enfants. Premiers pas ? Pas pour tous, à l’exemple de Marouane, 10 ans, surfeur du Net depuis cinq ans. Son blouson Naruto accroché à la chaise, il anticipe les explications d’Audrey Sourel, qui anime l’atelier. « Beaucoup d’enfants du quartier n’ont pas d’ordinateur chez eux, ou alors ils en ont un, mais leurs parents ne savent pas s'en servir », observe-t-elle.
→ plusLes Marseillais moins sexe que les Anglais
A la question « Face à la crise qui réduit votre pouvoir d'achat, quel est votre passe-temps favori ? », 37 % des Anglais répondent faire l’amour. Pas cher, stimulant et idéal pour évacuer le stress quotidien, le sexe arrive en deuxième position chez les femmes (21 %), derrière « bavarder entre amis » – parce que quand même y’a des priorités dans la vie – et en tête chez les hommes (53%), qui, c’est bien connu, ne pensent qu’à ça.
Par Anonyme